Récap du meetup #9 - Value stocks, Angels in India, NFTs
Si vous avez loupé le début, le milieu ou la fin : )
Quel plaisir de tous pouvoir se retrouver en vrai après ces deux années d’isolation sociale et de restrictions ! Et belle jauge pour Singafrog Finance avec 32 inscrits payants au meetup, record battu (et bonne motivation pour produire le prochain avant la fin de l’année 😅).
Merci encore au groupe Facebook Singafrog, LA communauté “OG” de francophones à Singapour, et Burger Frites pour leur soutien et accueil.
Merci à tous les participants, beaucoup de nouvelles têtes, comme quoi, on peut avoir résidé 10 ans dans cette “petite” ville française en Asie, il y a toujours des gens qu’on a jamais rencontrés.
Voici les slides et quelques commentaires pour résumer les interventions.
Value stocks in Asia: la vraie valeur de l’Asie ?
Ci-joint les slides de Michael Fritzell, auteur de l’excellent Substack Asian Century Stocks. Vraiment, si vous êtes un stock-picker, et que les ETF Asiatiques vous frustrent (pour rappel je les avais cartographiés ici et là), Michael est LA source, il nous a confessé passer 3-4 jours d’analyse par entreprise qui l’intéresse.
Son crible lui permet d’évaluer tout, de la balance sheet à la probité des dirigeants, les P/E et P/B estimés dans quelques années, et les catalistes qu’il attend pour créer du mouvement sur ces stocks.
Le monde du value est à l’opposé, si l’on peut dire, des growth stocks (toutes les stars de la tech US, en gros). Des actions “boring”, qui ne bougent peu, mais qui sont saines dans leurs fondamentaux et sous-évaluées pour diverses raisons.
Michael m’a aussi partagé quelques bonnes infos en plus:
Une liste de + de 100 références (podcasts, blogs, etc) pour couvrir l’Asie des stocks.
Une liste Twitter de 47 comptes qu’il suit pour l’actualité de la finance en Asie. Vous pouvez vous abonner librement à cette curation.
Je suis ravi que ce Sherlock Holmes du stock local ait pu nous partager sa science. La limite de ce territoire value/Asia reste l’accès aux stocks eux-mêmes, avec des plateformes vieillottes (parfois par téléphone…), et des frais d’un autre temps (commissions, FX, etc). Ces contraintes obligent également à une garde longue qui est une nécessité dans le value !
Pour autant, je recommande chaudement de suivre Michael sur Twitter, et de vous abonner à sa newsletter, la version gratuite offre une revue hebdomadaire de ses lectures qui est déjà très bénéfique.
L’Inde, nouvelle terre des angel investors ?
En Zoom depuis Pondichéry (ou Puducherry comme il faut le dire désormais), Francisque Lebrunie de SuperCapital nous a partagé un triple état des lieux (ses slides ici):
L’Inde est un pays qui combine tout un tas de facteurs favorables à l’hypercroissance des startups (notamment la jeunesse de sa population, à l’inverse d’une Chine très vieillissante)
La centaine de unicorns (startups non côtées et valorisées à plus d’un milliards de dollars) est en train d’irriguer des centaines de “soonicorns” et d’investissements dans la région.
Enfin, les investissements VC en Chine se tassent depuis quelques années, au profit de l’Asie du Sud-Est et de l’Inde, régions aux risques régulatoires et politiques moindres (mais pas inexistants).
Le fonds SuperCapital mets la moitié de ses investissements hors de France, avec des tickets qui vont de $30k à $300k. Une douzaine de startups en Inde et au Bangladesh ont déjà bénéficié d’une participation.
L’angel investment reste un métier de pro - même si c’est tentant d’en faire et de mettre un joli titre sur son LinkedIn. Dans ce marché 100% privé et hyper risqué, puisqu’on se situe au tout début de la constitution des startups, il faut savoir se faire accompagner (en étant par exemple Limited Partner d’un fonds comme SuperCapital), ou le faire à l’échelle (difficile d’espérer un bon retour en dessous de 25 investissements).
L’Inde reste un marché fascinant et qu’on oublie un peu rapidement, même en étant à 3h de vol comme à Singapour. Les statistiques du pays sont très positives, et la taille du marché propre à donner l’effet d’échelle nécessaire à la valorisation des startups.
NFTs d’hier de demain : comprendre un paysage en mouvement
J’ai conclu la partie speaking de ce meetup avec ma présentation sur les NFTs, que vous pouvez retrouver ici. Attention, les chiffres ne sont pas à jour, la volatilité de ces deux derniers mois est extrême (divisez tous les prix par 3, ce sera plus simple).
Comme beaucoup de nouvelles technologies, les NFTs attirent deux populations. Des cultistes d’un côté, convaincus que le principe d’actifs digitaux immutables et hyperliquides peuvent révolutionner des industries entières. Des haters de l’autre, qui crient au scam et à l’inutilité de la tendance (voire, de son rôle dans la crise climatique).
A titre personnel, je pense que les NFTs réussissent pour plusieurs raisons - avec une taille de marché qui est aujourd’hui le double de celui de l’art, et la moitié de celui du jeu vidéo - le tout en à peine 5 ans:
L’unicité des NFTs, qui deviennent un vecteur de personalisation, LA tendance que TOUTES les marques, de la banque au luxe, essaient d’insuffler dans leurs univers pétris d’uniformité.
L’hyperliquidité permise par la blockchain (tout est digital) et les places de marché type OpenSea. On peut acheter, vendre, troquer à toute heure.
La gamification, dans un secteur dont les gros porteurs de projets sont TOUS des hardcore gamers passés par les mangas, CounterStrike et les MMORPG.
Je vous laisse parcourir les slides, aujourd’hui à mi juin 2022 c’est plutôt un bon moment pour rentrer dans les NFTs avec des valorisations qui ont été divisées par trois. Ah oui, il faut du courage pour acheter là où tout le monde vend, mais c’est pareil pour les stocks ou l’immobilier.
N’hésitez pas à me suggérer des idées de thèmes ou de speakers pour le prochain meetup, et d’ici là, bon début d’été, vacances éventuelles, et lectures.
M