Non, non, ce n’est pas un poisson d’avril 😂, mais une incarnation de l’adage “mieux vaut tard que jamais” cher à votre très occupé serviteur… en vrai mes spreadsheets sont tellement abimées qu’il me faut désormais un temps fou pour tout vérifier, entre cases qui ne se mettent pas à jour et hallucinations des APIs #okboomer.
Mais ça y est, ma résolution pour 2025 c’est de m’appuyer sur l’AI pour réparer mes tableaux, optimiser le temps passé, et produire des dashboards plus facilement. Cautiously optimistic, comme on dit en anglais.
Pour 2024, un bilan en demi-teinte, avec une toute petite hausse du portfolio de +1.52%, qui pâlit face aux grands indices boursiers qui ont ont misé sur une présidence Trump favorable (ah, l’ironie de ce décalage de 3 mois…), avec le S&P500 à +30%, et le bitcoin à +119% 🫨.
Refaisons le match pour savoir ce qui a marché, et ce qui n’a pas marché.
Ca a très bien marché : le boulot à la tranche 🍰
Deuxième année pleine en tant que fractionnel. Si l’on en croit Forbes, ce type de rôle mi-senior mi-freelance est en pleine croissance, +57% depuis 2020. L’équation est assez simple sur le papier : les profils expérimentés ne veulent plus être la chèvre au piquet d’un seul employeur (personnellement la politique interne, les meetings me donnent des boutons), on peut apprendre et gagner plus en naviguant plusieurs clients clés, tout en évitant de devoir monter une boite de type agence avec des employés et toute l’administration qui va avec…
Je finis 2024 avec +48% de revenus nets (marge nette des différentes casquettes que j’arbore) vs 2023. J’ai un peu tiré la langue à certains moments, mais somme toute, il est possible d’avoir trois boulots et demi dans un temps plein en se débrouillant bien.
2025 sera une année de resserrement sur ce plan, la macro n’est pas bonne, l’incertitude partout… Cela n’affecte pas tant les rôles fractionnels (plutôt intéressants en cas d’incertitude car coût variable pour les employeurs, facile à couper), mais les secteurs dans lesquels j’évolue (innovation, tech > dur de planifier à long terme dans le bazar ambiant). Je suis à 72% de mon chiffre d’affaires 2024 signé, nous ne sommes qu’au début du 2nd trimestre… mais mieux vaut être prudent.
Ceci a un impact sur mes investissements : moins de placements en général, et également un oeil sur les dépenses familiales pour ne pas avoir de mauvaises surprises.
Les investissements qui ont bien fonctionné
Quelques commentaires sur les lignes qui ont pris de la valeur :
Les actions - pas vraiment une surprise avec la folle année d’anticipation de la présidence Trump, la possible résolution (c’était en décembre hein…) du conflit Russie-Ukraine… probablement une euphorie assez mal placée alors que les défis de tout un paquet de pays restent costauds (démographie des pays développés, passage à la classe moyenne supérieure des pays émergents, risques climatiques qui commencent à piquer côté assurances…).
Les parts de startups - c’est l’avantage d’avoir continué à investir après que la bulle des valorisations ait dégonflée… les vintage 2023, 2024 sont des bons crus, les startups plus raisonnables, et le marché somme toute encore dynamique. Mes parts dans l’un des fonds VC early-stage prennent par exemple +60% en un an (calculé par le TVPI > c’est du non-réalisé, de la valeur papier ou virtuelle, mais malgré tout un bon indicateur de ce que ce placement vaut à date).
L’immobilier : tout simplement l’appréciation de ma résidence principale à Singapour. La cité-Etat est à plus de 6 millions d’habitants, et avec le réservoir quasi infini de meilleurs talents qui continuent de quitter la Chine notamment, je pense que nous serons plus proches des 8 millions en 2030 que des 6.9 millions “prévus” dans le plan non-officiel de développement dévoilé en 2012... C’est anecdotique, mais mes nouveaux voisins de paliers Chinois fraichement (et rapidement) naturalisés Singapouriens ont acheté leur appartement $1.3m 100% en cash (je les remercie d’établir un nouveau record dans mon immeuble !!).
L’algo-trading en bitcoin : avec 9 mois d’utilisation, je peux dire que l’algo-trading platform que j’utilise pour faire fructifier une partie des mes bitcoins fonctionne bien, avec +45% de ROI net (après leurs frais), nativement en bitcoin, en phase avec le ROI des deux années précédentes (où je n’étais pas), et qui prouve la validité du modèle (en gros, un arbitrage entre la volatilité attendue et la volatilité statistique dans le marché des options btc). Comme je fais partie
des gens très smartsdes illuminés qui sont convaincus que le btc ira au million dans les années à venir, toute solution qui permet de générer de l’intérêt en btc est attirante (modulo les facteurs du risque évidemment…).
Les investissements qui ont moins bien marché
Une partie des investissements startups que j’ai “write off”, c’est à dire dégradé en valeur, voire tout simplement mis à zéro. Une startup web3 qui a pivoté en AI (je n’y crois pas une seule seconde…), une autre qui en est encore au stade des proof of concepts après deux ans… C’est le prix à payer, et il faut savoir assez rapidement mettre le bon chiffre sur la ligne correspondante : zéro !
La crypto : assez étonnant au vu du x2 que le bitcoin a fait entre fin 2023 (alors à $42000 l’unité) et fin 2024 ($95000). Si je regarde ce qu’il s’est passé :
nettoyage dans les altcoins pour consolider en bitcoin, ethereum, solana. On apprend jamais vraiment à ne pas FOMO en crypto 😑, résultat, certaines lignes disparaissent du portfolio, et leur valeur avec…
les NFTs en berne : je reste convaincu que l’art sur la blockchain est un use case évident… le monde continuera d’acheter du beau, et les bénéfices de le faire en digital (là où nous passons tout notre temps), sur la blockchain (100% traçable vs la galerie du coin), et avec un marché ouvert 24/24 (liquidité permanente sur les pièces qu’on possède) = expérience 10x meilleure que l’art traditionnel. J’y reviendrai dans la newsletter suivante suite à la vente d’un NFT que je gère par Christie’s qui a révélé des statistiques sur les nouveaux clients qui montrent ce changement de comportement consommateur. Cela va malgré tout prendre du temps, et comme les NFTs sont à la fois moins liquides, plus long-terme, les prix varient encore fortement, à la baisse sur la plupart de 2024.
Les plans pour 2025 : yields natifs, startups en Inde, ré-équilibrage stocks ?
Pour cette nouvelle année, les actions que je mets en place :
En crypto, un gros focus sur Pendle, la plateforme de yield tokenization. Derrière ce concept assez compliqué - qui vise à dissocier le taux d’intérêt d’un produit entre la valeur du sous-jacent, le taux lui-même, et les ‘extras’ qui sont équivalents aux Miles des cartes de crédit - se cache une opportunité de cash management. Les taux fixes proposés pour les produits en stablecoins (des ersatz d’USD, certains très bien capitalisés comme Ethena USD avec près de 7 milliards d’USD tokenisés dans leur USDe) varient entre 12 et 18% nets à l’année, tout en restant liquide (on rentre et on sort quand on veut) et sans autres frais que les frais de réseau (gas fee sur ethereum par ex). Je vise à terme de pouvoir y parquer plusieurs centaines de milliers d’USD pour génerer du cash-flow sans prise de tête… Les taux varient en fonction du marché, mais sont rarement en dessous de 10%, et dans tous les cas toujours 1.5x minimum ce que l’on peut trouver en bons du trésor. Ce ne sont pas des produits algorithmiques (comme feu Terra/Luna).
En startups, continuer le travail commencé avec mon club de business angels pour chasser à plusieurs, et avoir accès à des opportunités plus qualifiées (startups niveau series A). Cela permet de dé-risquer en partie cette catégorie en évitant les startups à peine fondées (et généralement sans revenus significatifs), et de bénéficier de l’intelligence de tous. Je vais aussi me concentrer plus sur les startups basées en Inde. Après près de deux ans en VC en Asie du Sud-Est, et plus généralement une dizaines d’année dans ce marché, ma conviction est que ce n’est pas la bonne région pour les startups - la qualité des fondateurs n’est pas très élevée (grantrepreneurs et lifestyle entrepreneurs à la pelle), les marchés très compliqués à monétiser (re-lire l’excellent rapport de Lightspeed Ventures à ce sujet)… Ce qui me séduit en Inde, c’est, eh bien tout l’inverse : des talents dont la qualité n’est plus à démontrer; des passerelles via la diaspora et l’anglais vers les US, le UK, les pays du Golfe; un marché intérieur qui permet déjà une croissance exponentielle… je vous en dirai plus le moment venu, je pense prendre une nouvelle casquette sur ce périmètre.
Ré-équilibrage de mes actions ? C’est une question que je me pose alors que nous entrons dans une année - et probablement une série d’années - avec de nouveaux paramètres… Dois-je garder mes actions bancaires DBS achetées au creux de la vague Covid et qui ont fait x3 depuis (hors dividendes) ? Quid du S&P500 qui semble tout de même très cher dans ses multiples, alors que la déglobalisation bat son plein (trade wars) ? Est-ce le bon moment d’acheter de l’or si l’on imagine la Russie nous la mettre à l’envers une fois de plus et tenter une incursion dans les pays baltes dans les 2-3 ans à venir ? Ou si Xi Jinping s’entête à vouloir reprendre Taiwan par la force ? Je n’arrive pas du tout à me décider ! D’autant plus que mes quelques actions ne sont que des investissements contraints via le CPF et le SRS, deux incentives du gouvernement singapourien à placer une partie de son épargne mais uniquement sur des produits accessibles depuis le Singapore stock exchange SGX, c’est à dire pas grand chose (par exemple pas d’accès du tout à des stocks de défense).
Voilà pour ce bilan tardif de 2024 : ) Plus qu’à réparer ces foutus tableaux pour faire le point du premier trimestre 2025…
Le portfolio complet pour les abonnés ci-dessous.